ONCFS (page 84)
IBMA
Onema Nord-Est
Benmergui M., Bullifon F., Fouque C. 2011. L’Ouette d’Egypte Alopochen aegyptiaca. Synthèse bibliographique et perspectives de gestion pour la France. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Station de la Dombes, Birieux. 42pp.
Dubois P.J. 2007. Les oiseaux allochtones en France : statut et interactions avec les espèces indigènes. Ornithos, 14: 329–364.
Fouque C., Bullifon F., Benmergui M. 2011. L’Ouette d’Egypte Alopochen aegyptiaca. Rapport de l’enquête nationale 2009-2010. Office national de la chasse et de la faune sauvage, Station de la Dombes, Birieux. 25 pp.
Sarat E. (coord). 2012. Les vertébrés exotiques envahissants sur le Bassin de la Loire (hors poissons) – Connaissances et expériences de gestion. Office national de la chasse et de la faune sauvage,Plan Loire Grandeur Nature, 128 pp.
Espèce inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, en application du règlement européen n°1143/2014
Espèce inscrite sur l’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain.
Détention possible uniquement dans le cadre des mesures transitoires et des mesures dérogatoires au règlement européen :
Tous les oiseaux doivent être pourvus d’un marquage en permettant la reconnaissance individuelle (arrêté du 08 octobre 2018).
Les variétés d’élevage blondes et blanches de l’Ouette d’Égypte sont citées dans l’arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques.
OFB & UICN France. 2020. Alopochen aegyptiacus. Base d’information sur les espèces exotiques envahissantes. Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes. UICN France et Office français de la biodiversité.
Nom commun : Ouette d’Egypte
Catégorie : FAUNE
Famille : Anatidae
Milieu : Eau douce
Origine géographique : Afrique subsaharienne (Vallée du Nil)
Nom anglais : Egyptian goose
Auteur : Linnaeus, 1766
Introduction en France : métropole
MODALITÉS DE GESTION
L’Ouette d’Egypte a fait l’objet dès 2010 de préoccupations nationales avec la proposition d’un plan de maitrise par l’ONCFS (Fouque et al., 2011). Ce plan prévoyait la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures applicables à l’échelle du département. Ainsi étaient proposés 5 niveaux de mesures graduées allant d’un véritable plan de régulation des effectifs, avec l’octroi de moyens, à une vigilance passive par département.
Proposition pour la prise de mesures départementales visant l’Ouette d’Egypte (Fouque et al., 2011)
Au total, entre 2006 et 2019, des arrêtés autorisant la destruction de l’Ouette d’Égypte ont été pris dans 30 départements, et des projets étaient en cours pour 2019 dans 8 départements supplémentaires, essentiellement dans les régions ONCFS Centre – Ile de France et Nord-Pas de Calais Picardie Normandie. Les départements et régions du nord et du quart nord-est, qui sont les plus concernés par la présence de l’Ouette d’Égypte, ont pris des arrêtés à partir de 2009 et surtout en 2010 et 2011. La plupart des autres départements en ont mis en œuvre dès 2013 et les années suivantes, à mesure que le front de colonisation de l’espèce progressait vers le sud et l’ouest du pays.
De manière générale, ces arrêtés autorisent les titulaires du droit de chasse et leurs ayants-droits ainsi que les agents chargés de la police de la chasse et de l’environnement à tirer l’espèce. Afin d’avoir un retour sur l’efficacité de la mesure, chaque individu abattu doit être signalé en fin de mois ou de saison de chasse à la Direction départementale des territoires (DDT), au Service départemental de l’OFB ou à la Fédération des chasseurs du département concerné.
Au-delà de l’action de destruction par tir, d’autres approches de gestion sont envisageables mais restent très marginales leurs effets sur la population probablement limités :
Fiche de retour d’expérience de gestion :
MODALITÉS D’INTRODUCTION EN FRANCE ET IMPACTS DOCUMENTÉS
L’Ouette d’Egypte a été introduite en Grande-Bretagne dès la fin du XVIIe siècle et en Allemagne au XVIIIe siècle. Aux Pays-Bas, la population proviendrait d’oiseaux échappés de captivité. Les populations allemandes et néerlandaises sont à l’origine de l’expansion de l’espèce vers la France, la Belgique et l’Espagne, renforcées par des oiseaux échappés au sein de ces mêmes pays. En 2010, la population nicheuse européenne était estimée entre 14 000 et 16 000 couples pour un effectif total de 71 000 oiseaux, dont 50 000 aux Pays-Bas et 12 000 en Allemagne, le reste se répartissant pour l’essentiel entre la Grande-Bretagne (3 500 maximum), la Belgique (4 000 maximum) et la France (1 200 – 1 400 maximum).
La population française résulte de quelques introductions locales mais surtout de la colonisation à partir des populations des pays frontaliers du nord et de l’est de la France. Des cas de reproduction sont connus depuis 1985.
Jusqu’en 2006, la population française d’Ouette d’Egypte est concentrée dans le nord-est (Benmergui et al., 2011 in Sarat, 2012) mais la population est maintenant en expansion dans le pays selon un axe nord-est/sud-ouest. En janvier 2016, l’espèce a été observée au moins une fois dans 83 départements, avec un effectifs d’hivernants estimé à 1041 oiseaux. Huit départements du quart nord-est du pays concentrent 80 % des individus.
Les impacts négatifs de cette espèce sur les espèces natives sont mal connus, mais pourraient passer par la compétition, de par son comportement agressif en période de reproduction (Dubois 2007), peut-être le broutage (Owen, 2003) et le vol de nids (Pieterse et Tamis, 2005). L’espèce peut également s’hybrider avec la Bernache du Canada, l’Oie cendrée et le Canard colvert. Aucun impact significatif sur la dynamique d’autres populations animales n’a pu être mis en évidence (Pieterse et Tamis, 2005).
Au même titre que la Bernache du Canada, les regroupements d’Ouette d’Egypte peuvent être responsables de l’eutrophisation des milieux aquatiques par défécation dans les eaux stagnantes lors des stationnements durables (Rehfisch, 2010).
Dans son aire d’origine, l’espèce est connue pour causer à forte densité des dommages importants aux cultures (Mangnall et Crowe, 2002). En France, peu de dommages agricoles ont été constatés hormis sur quelques prairies de certaines communes (Benmergui et al., 2011). Les capacités de colonisation de l’Ouette d’Egypte étant avérées, un risque important de dommages économiques est à prévoir si la population continue de s’installer. Le stationnement de groupes d’ouettes au voisinage d’aéroports peut également poser des problèmes de sécurité, comme c’est le cas aux Pays-Bas où des mesures de contrôle de l’espèce ont été prises à ce titre (Lensink, 1998).
Répartitions :
En France
Dans le monde
Contributions : Jean-Baptiste Mouronval (ONCFS) et Jean-François Maillard (OFB)
Date de rédaction : 25/03/2020, version 3
La coordination et l’animation du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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